La
filiation
de
la
Préface
à
César
de
Rouen
1589
à
‐
Macé
Bonhomme
1555.
JOURNAL
DE
BORD
D’UN
ASTROLOGUE,
MARSAVRIL
2012
L’hermétisme
dans
les
premiers
quatrains
et
dans
la
Préface
à
César.
Par
Jacques
Halbronn
Il
semble
que
l’on
puisse
établir
un
lien
entre
les
deux
premiers
quatrains
du
corpus
centurique
(qui
au
départ
n’était
pas
divisé
en
centuries,
cf.
Ruzo
Testament
de
Nostradamus(1982,
Ed
Rocher)
sur
l’édition
Rouen
du
Petit
Val
1588)
et
l’idée
même
d’une
épître
de
Nostradamus
à
son
fils
(cf.
nos
précédentes
études).
Ces
premiers
quatrains
viennent
en
fait
confirmer
notre
thèse
d’une
influence
hermétique
chez
les
rédacteurs
du
dit
corpus,
dans
la
mesure
où
nous
tendons
à
minimiser
le
rôle
direct
joué
par
Michel
de
Nostredame
dans
cette
entreprise
collective
tant
au
niveau
rédactionnel
qu’exégétique.
Il
importe
de
resituer
le
texte
en
prose
qui
a
servi
à
la
composition
des
deux
premiers
quatrains
–
ce
passage
de
la
prose
aux
vers
étant
un
phénomène
typique
de
la
production
centurique,
que
l’on
se
souvienne
des
emprunts
à
la
Guide
des
Chemins
de
France
ou
plus
largement
de
l’origine
des
quatrains(présages)
des
almanachs
de
Nostradamus
(cf.
notre
post
doctorat
numérisé,
sur
propheties.it)
Au
départ,
il
s’agit
d’une
réponse
(«
sur
les
solutions
et
difficultés
»)
d’un
certain
Abamon
à
une
attaque
de
Porphyre
(Ive
siècle
de
notre
ère)
adressée
à
Anebo
(‐nom
sous
lequel
Porphyre
aurait
en
fait
désigné
Jamblique[1])
contre
les
mancies
et
dans
les
deux
cas
on
a
affaire
à
des
épitres,
l’une
que
l’on
ne
connait
que
partiellement
(par
reconstitution)
et
l’autre
qui
nous
est
apparemment
parvenue
dans
son
intégralité.
Les
deux
textes
comportent
inévitablement
quelques
ressemblances
puisque
l’un
répond
à
l’autre
et
le
cite
comme
Couillard
du
Pavillon
réagit
(Prophéties,
1556)
à
un
texte,
perdu,
de
Nostradamus.
Il
y
a
eu
de
nombreux
travaux
académiques
consacrés
à
ce
corpus,
tant
en
français
qu’en
anglais
ou
en
allemand
et
il
n’est
pas
étonnant
qu’un
beau
jour
quelqu’un
ait
fait
le
rapprochement
entre
un
passage
du
Livre
III
des
Mystères
d’Egypte
de
Jamblique
et
le
début
de
la
première
centurie.
En
revanche,
la
dimension
épistolaire
de
l’hermétisme
ne
semble
pas
avoir
été
cernée
comme
ayant
pu
être
à
l’origine
de
la
Préface
de
Nostradamus
à
son
fils.
(cf.
nos
précédentes
études
sur
le
site
de
Mario
Gregorio,
n°40
et
se).
Les
Branchides
(au
sud
de
Milet(
Carie),
en
Asie
Mineure)
étient
une
tribu
de
prétres
se
disant
descendre
de
Branchus,
fils
d’Apollon
et
d’une
milésienne
ayant
reçu
le
don
de
prophétie[2].
Ils
seront
par
la
suite
déportés
en
Sodiane
et
y
fondèrent
la
ville
de
Branchide.(source
Wikipedia)
Il
ne
semble
pas
que
l’on
puisse
parler
de
prophétesses
–
ce
sont
des
hommes
‐
sauf
en
ce
qui
concerne
l’épouse
de
Branchus.
Porphyre
mentionne
trois
grandes
écoles
oraculaires
:
celle
de
Colophon
(Apollon),
celle
de
Delphes
et
celle
des
Branchides.
«
Les
uns
ont
bu
de
l’eau
comme
le
prêtre
d’Apollon
Clarios,
à
Colophon,
les
autres
se
tiennent
auprès
des
gouffres,,
comme
celles
qui
prophétisent
à
Delphes,
d’autres
enfin
sont
insufflés
par
des
eaux,
comme
les
prophétesses
des
Branchides
»
En
ce
qui
concerne
les
Branchides
(ou
Didymes,
terme
qui
signifie
les
jumeaux),
il
s’agit
de
pétres
du
temple
d’Apollon,
à
Didyme
en
Ionie.
What
is
it
that
takes
place
in
divination?
For
example,
when
we
are
asleep,
we
often
come,
through
dreams,
to
a
perception
of
things
that
are
about
to
occur
We
are
not
in
an
ecstasy
full
of
commotion,
for
the
body
lies
at
rest,
yet
we
do
not
ourselves
apprehend
these
things
as
clearly
as
when
we
are
awake.
Traduction
anglaise
du
passage
de
la
Lettre
de
Porphyre
à
Anebo
consacré
à
la
divination:
“In
like
manner
many
also
come
to
a
perception
of
the
future
through
enthusiastic
rapture
and
a
divine
impulse,
when
at
the
same
time
so
thoroughly
awake
as
to
have
the
senses
in
full
activity.
Nevertheless,
they
by
no
means
follow
the
matter
closely,
or
at
least
they
do
not
attend
to
it
as
closely
as
when
in
their
ordinary
condition.
So,
also,
certain
others
of
these
ecstatics
become
entheast
or
inspired
when
they
hear
cymbals,
drums,
or
some
choral
chant;
as
for
example,
those
who
are
engaged
in
the
Korybantic
Rites,
those
who
are
possessed
at
the
Sabazian
festivals,
and
those
who
are
celebrating
the
Rites
of
the
Divine
Mother.
Others,
also,
are
inspired
when
drinking
water,
like
the
priest
of
the
Klarian
Apollo
at
Kolophon;
others
when
sitting
over
cavities
in
the
earth,
like
the
women
who
deliver
oracles
at
Delphi;
others
when
affected
by
vapor
from
the
water,
like
the
prophetesses
at
Branchidæ;
and
others
when
standing
in
indented
marks
like
those
who
have
been
filled
from
an
imperceptible
inflowing
of
the
divine
plerome.
Others
who
understand
themselves
in
other
respects
become
inspired
through
the
Fancy:
some
taking
darkness
as
accessory,
others
employing
certain
potions,
and
others
depending
on
singing
and
magic
figures.
Some
are
affected
by
means
of
water,
others
by
gazing
on
a
wall,
others
by
the
hypethral
air,
and
others
by
the
sun
or
in
some
other
of
the
heavenly
luminaries.
Some
have
likewise
established
the
technique
of
searching
the
future
by
means
of
entrails,
birds,
and
stars.”
(
trad.
Alexander
Wilder,
London:
William
Rider
&
Son
Ltd.
164
Aldersgate
Street,
New
York:
The
Metaphysical
Publishing
Co.
1911)
Ceux
qui
composèrent
les
deux
premiers
quatrains
ne
retiennent
que
le
deuxième
et
le
troisième
cas
et
encore
ne
citent‐ils
nommément
que
le
troisième,
celui
des
Branchides.
On
pourrait
fort
bien
concevoir
un
quatrain
reprenant
des
éléments
concernant
le
premier
cas.
Peut‐
être
fut‐il
composé,
qui
sait
?
Toujours
est‐il
qu’il
faut
attendre
que
le
dit
Abamon,
que
l’on
identifie
généralement
à
Jamblique,
aborde
l’exemple
de
Delphes
pour
que
des
mots
fassent
écho
au
premier
quatrain
:
«
Que
la
prophétesse
de
Delphes
rende
aux
hommes
ses
oracles
grâce
à
un
souffle
subtil,
igné,
exhalé
de
quelque
fissure
par
le
gouffre
ou
qu’elle
prophétise
assise
dans
le