Considérant la décision de la municipalité du 18e arrondissement de Paris de construire sur
le site du Bois Dormoy un établissement accueillant un EHPAD et une crèche, entraînant
ainsi sa disparition,
Considérant l’originalité du Bois Dormoy, un espace de végétation sauvage de 1.700 mètres
carrés au cœur d’un quartier urbain très dense et très déficitaire en espaces verts,
Considérant que l’identité du Bois Dormoy est indissociablement liée à son originalité,
puisqu’il s’agit du seul espace de Paris où une micro-forêt urbaine s’est développée au
rythme des décennies sans intervention humaine, constituant à ce titre un réservoir de
biodiversité à protéger,
Considérant l’attachement des riverains et des habitants du 18e arrondissement au Bois
Dormoy, comme en témoignent la pétition réclamant la préservation du site qui a recueilli
près de 2.000 signatures, le succès de l’appel aux dons pour financer le recours contentieux
contre le permis de construire, ainsi que la hausse importante du nombre d'adhésions à
l'association pour l'année 2014-2015,
Considérant que les habitants du quartier se sont véritablement appropriés cet espace et
l’ont façonné à leur image, faisant de ce lieu unique à Paris un véritable lieu de rencontre et
de partage,
Considérant qu'en plus d’accueillir de nombreux visiteurs, le Bois Dormoy accueille
régulièrement des associations de quartier ainsi que des élèves des écoles maternelle et
primaire Marx Dormoy et Doudeauville pour des ateliers de découverte de la nature, et
considérant qu’il y est fréquemment proposé une programmation culturelle gratuite et de
qualité (concerts, expositions, rencontres, contes, etc.) conférant ainsi au site une véritable
fonction pédagogique, sociale et culturelle qui favorise la mixité sociale et la solidarité
intergénérationnelle,
Considérant que nul ne peut raisonnablement envisager que le verdissement artificiel de
quelques autres espaces que ce soit puisse compenser la destruction du Bois Dormoy,
Considérant qu’il est plus aisé de préserver cet espace vert plutôt que de le détruire pour
ensuite rechercher d’autres endroits pouvant accueillir un nouvel espace vert de ce type,
Considérant que la destruction du Bois Dormoy (160 arbres et plus d’une quinzaine
d’espèces d’oiseaux protégés) irait à l’encontre des engagements répétés de la Maire de
Paris et du Maire du 18e en faveur de la végétalisation de Paris, de la préservation des
espaces verts et de la protection de l’environnement et de la biodiversité,
Considérant le Bois Dormoy comme un îlot de fraicheur nécessaire et un véritable poumon
vert aux abords de l’axe fortement pollué que constituent les rues Marx Dormoy et La
Chapelle, et considérant l’utilité écologique de cet espace de pleine terre qui est l’un des
rares lieux de perméabilisation des sols dans un environnement très minéral,
Considérant que la situation d’aujourd’hui est nettement différente du contexte très particulier
qui a prévalu en 2006 lors du vote du PLU – friche non-exploitée, site régulièrement squatté
par des toxicomanes etc.